Nourriture britannique et irlandaise : c’est plutôt bon en fait

Matthew Youlden, éditeur au sein de notre département “Didactique” (ci-dessus avec Responsable de projet senior Maren Pauli) et accessoirement l’un de nos polyglottes préférés, a créé un nouveau cours sur la nourriture britannique et irlandaise. Il nous explique pourquoi la nourriture de son pays a si mauvaise réputation, que faire avec du pain rassis, et pourquoi […]
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Matthew Youlden, éditeur au sein de notre département “Didactique” (ci-dessus avec Responsable de projet senior Maren Pauli) et accessoirement l’un de nos polyglottes préférés, a créé un nouveau cours sur la nourriture britannique et irlandaise. Il nous explique pourquoi la nourriture de son pays a si mauvaise réputation, que faire avec du pain rassis, et pourquoi il se doit de choisir le whiskey d’Irlande et non celui d’Écosse.
 
Pourquoi as-tu eu envie de faire un cours sur la nourriture britannique et irlandaise ?
Nous avons pensé à faire un cours sur la cuisine spécifiquement pour la Grande-Bretagne et l’Irlande parce que même si l’accent est principalement mis sur la nourriture, il permet également de mettre en lumière les différentes régions qui forment la Grande-Bretagne et l’Irlande.
 
Comment as-tu divisé ce cours ? En quelles régions ?
Il y a l’Irlande, l’Écosse, le Pays de Galles, et j’ai décidé de découper l’Angleterre en plusieurs régions incluant les Cornouailles. Beaucoup de gens qui apprennent l’anglais ne sont pas conscients que le comté de Cornouailles est différent du reste de l’Angleterre, du fait de son histoire en tant que nation celtique.
Dans le monde entier, la nourriture britannique et irlandaise est souvent considérée comme pauvre, elle est raillée ou méprisée. Je voulais changer cette impression.
 
Tu dis qu’elle a une mauvaise réputation.
Malheureusement, oui. Je pense que cela tient en grande partie à la Première et Deuxième Guerre mondiale, quand l’état d’urgence a imposé un strict système de rationnement et que l’on ne pouvait trouver que certains ingrédients. Donc je pense que l’idée de nourriture en boîte sans goût et de portions alimentaires toutes prêtes de moindre qualité, a perduré jusqu’à aujourd’hui, et ce même pour les irlandais et les britanniques. Je suis heureux de voir qu’au cours des dix dernières années, des chefs tels que Jamie Oliver ou encore Donal Skehan ont commencé à imposer la cuisine britannique et irlandaise. J’espère que notre cours aidera à convaincre les gens !
 
Comment as-tu tenté de refléter la variété régionale ?
J’ai décidé de sélectionner certains plats et spécialités de chaque région. Certains étaient évidemment connus, comme le célèbre haggis (panse de brebis farcie) d’Écosse, et j’ai même mentionné le « fish & chips » à un moment donné, le whiskey et le cidre, ainsi que les bières de type ale et stout. Mais je voulais aussi mentionner certains points dont les personnes qui apprennent l’anglais n’entendront jamais parler, sauf s’ils ont la chance de se rendre en Grande-Bretagne. Il était important de refléter la diversité, non seulement dans les plats régionaux mais également au niveau des cultures régionales. Il y a donc trois leçons sur les nations celtiques : le Pays de Galles, l’Écosse et les Cornouailles, et une dédiée à l’Irlande, qui est aussi une nation celtique.
Afin de rendre le cours plus authentique, on a décidé d’impliquer des gens de différentes régions pour faire les voix off – de différents endroits d’Angleterre, d’Irlande et du Pays de Galles. Les gens pensent qu’il y a seulement un type d’anglais britannique, alors qu’en fait il y en a tant de différents. Rien qu’en voyageant d’un endroit à un autre, en dix minutes c’est un accent complétement différent.
 
D’où viens-tu ? Quel est ta nourriture régionale ?
Je suis né à Manchester dans le nord de l’Angleterre, et la moitié de ma famille est Irlandaise. En tant que petit anglais du nord, on est élevé avec certaines spécialités de sa région – des pâtés et tartes, des puddings, des pommes de terre. La cuisine de mes grands-parents tournait autour des pommes de terre, des choux, de la viande – la viande était incroyablement importante. Cependant, ce qu’on oublie souvent c’est qu’il y a beaucoup de nourriture végétarienne en Angleterre. Il y a aussi plein de bons fromages qui sont reconnus mondialement.
 
Est-ce que tu as une région préférée en ce qui concerne la nourriture ?
Je pense qu’il faudrait prendre des choses d’ici et là. Peut-être le whiskey d’Irlande – je ne dirai pas d’Écosse parce que mes grands-parents me tueraient – le cidre du sud, la tarte aux pommes de l’est, le haggis d’Écosse (bien que beaucoup de personnes seraient effrayées par ce qui compose le haggis).
 
Qu’est-ce que c’est ?
Le haggis est de la panse de brebis farcie avec de merveilleuses et délicieuses choses telles que… eh bien, essentiellement des abats de brebis. C’est cuisiné avec des « neeps and tattieds » (des navets et de la purée de pommes de terre).
 
Si tu devais choisir ton plat préféré, qu’est-ce tu choisirais ?
Je dois rester fidèle à ma région et je choisirais le « rag pudding » : un pâté en croûte qui était auparavant enveloppé dans un filet en coton (ce qui sonne tout aussi peu attrayant !) puis cuisiné. On peut le manger avec des pommes de terre et petits pois. Ce sont des choses simples, mais ca me rappelle la maison… C’est d’ailleurs la première chose que je mange quand j’y retourne !
 
Dis-nous en un peu plus sur ce qui se trouve dans ce cours. Qu’est-ce qu’un « poitín » ?
Le mot vient de « pota » [irlandais], une marmite, et le -ín est un diminutif. C’est une boisson alcoolisée faite maison avec des pommes de terre, comme on peut s’y attendre en Irlande. C’était traditionnellement préparé illégalement à la maison, dans une marmite sur la cuisinière.
 
« Crubeens » ?
Ça vient du mot irlandais « Crúibín », un autre diminutif comme « poitín » avec le -ín. Ça signifie « pieds de porcs ». Cela ne sonne pas très appétissant, mais je pense que c’est vraiment quelque chose que l’on peut apprécier après une longue soirée à boire du « poitín ». Ils se mangent normalement fris.
 
« Gur cake » ?
C’est une abréviation en anglais de Dublin pour « gutter » (caniveau). « Gur cake » vient de Dublin, et la pâte est traditionnellement du pain rassis. Il y a plusieurs ingrédients qui reviennent dans la cuisine irlandaise : le choux, les pommes de terre, et le pain rassis en est un autre. Cela remonte au temps où l’Irlande était une colonie pauvre de l’Empire Britannique et où l’on faisait du mieux que l’on pouvait avec ce que l’on avait sous la main.
 
« Hevva » ?
C’est un dessert originaire de Cornouailles. Hevva est un mot cornique pour désigner “un endroit où les poissons se rassemblent”. Les gens que l’on appelait « huers » se tenaient debout sur les falaises et criaient « Hevva » quand ils apercevaient un banc de poissons en contrebas, et alors les pêcheurs les remontaient avec leurs filets. Cela s’appelle « Hevva cake » car le motif entrecroisé est censé rappeler les filets des pêcheurs. Et les ingrédients à l’intérieur sont supposés être le poisson.
 
« London Particular » ?
Lors de la révolution industrielle, et ce au moins jusque dans les années 1950 – Londres était constamment couverte par un épais brouillard. « London Particular » est une soupe de petits pois avec du bacon, ce qui rappelait aux habitants un jour avec particulièrement beaucoup de brouillard.
 
Vous pouvez essayer le nouveau cours ici. Quel est votre plat anglais ou irlandais préféré ? Faites-le nous savoir dans les commentaires !
 

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